C’est en tant que psychanalyste que je suis attentif aux traumatismes infligés aux enfants et ce texte est le fruit de mon expérience de psychothérapeute. Dans ma pratique clinique, j’ai eu affaire à des enfants, des adolescents et des adultes qui avaient subi ces mauvais traitements de manière plus ou moins grave, selon la loi. La notion « d’abus » est au centre de ce problème. La gravité des traumatismes subis par les victimes est indéniable. Des milliers d’enfants à travers le monde sont violés, traumatisés psychiquement, dans tous les milieux sociaux. Quels sont les traitements les plus efficaces pour enrayer ce fléau ?

La psychanalyse permet une approche d’observation, d’approfondissement et d’élaboration qui, par la parole, éclaircit au mieux et défait les traumatismes subis. Ce traitement n’est cependant pas suffisant sans la réintroduction de la Loi qui passe, elle, par un jugement et par une sanction.

Toutefois, il faut garder à l’esprit la difficulté de la tâche. D’abord, se pencher sur la pédophilie nous renvoie forcément à l’interdit de l’inceste qui, lui-même, renvoie au fondement de notre civilisation et à notre capacité de socialisation en tant qu’humains. Parler de l’inceste, c’est se référer à l’indicible, traiter de comportements tabous bien réels mais en deçà de la parole et du champ social intégratif : évoquer la morale, les préjugés concernant le rôle de la mère et du père, la place de l’enfant dans la société et dans la famille, le fantasme et le passage à l’acte… Enfin, accéder à l’inconscient est complexe : il faut savoir écouter notre inconscient en même temps que celui de l’autre ; oser formuler ce que nous percevons des raisons de ces agissements relevant de l’impensable…

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