Cette mission est menée en collaboration avec le groupe d’accueil social, notamment pour les cas les plus complexes. Souvent, les difficultés sociales et psychologiques sont indissociables, requérant une intervention plus élargie. C’est pourquoi les réunions mensuelles entre les deux groupes sont essentielles, de façon à proposer les réponses les plus appropriées. Dans certaines situations, l’intervention peut même se faire en binôme avec un psychothérapeute et un membre du groupe d’accueil. Les personnes sont généralement reçues à la Porte de Vanves, dans un espace loué par SCMP, ou un autre lieu mis à disposition par le psychothérapeute.

D’une part, par rapport aux aides disponibles en France, la spécificité de ce suivi réside dans l’usage de la langue portugaise. D’autre part, ce soutien est parfois plus accessible, étant donné que nous nous déplaçons à domicile si nécessaire. De cette façon, les procédures administratives plus longues des centres officiels peuvent être évitées. Nous ne sommes, toutefois, aucunement en concurrence avec ces mêmes services. Dans la mesure du possible, nous redirigeons les personnes qui nous contactent vers les services publics adéquats.

Confier ses problèmes les plus intimes dans une langue étrangère présente parfois un certain nombre d’inconvénients. Cela n’a pas toujours la même signification que de le faire dans sa langue maternelle. Les personnes qui ont recours à ce dispositif se trouvent dans différentes situations. Ce sont des couples, parfois avec des enfants, mais aussi des mères qui s’occupent seules de leurs enfants, des adultes isolés, des personnes âgées, des jeunes, etc.

Parfois, une ou deux réunions suffisent. D’autres fois, le suivi psychologique peut durer des mois, voire des années. Tout dépend de la complexité de la situation sociale et psychologique et des difficultés à surmonter. Certaines situations peuvent être gérées par téléphone. En raison de la pandémie de Covid 19, le nombre de demandes a légèrement diminué en 2020-2022.

Certains suivis ont débuté dans une situation d’urgence dramatique. Puis le travail psychique s’est poursuivi dans un contexte plus apaisé. On nous a parfois demandé d’accompagner des patients lusophones hospitalisés pour les aider à poursuivre certains traitements spécifiques ou des consultations avec des professionnels de médecine générale. Cette intervention de la Miséricorde de Paris était essentielle, ayant en elle-même une réelle valeur thérapeutique, à travers un processus expérientiel, adapté à chaque situation, inventif et créatif.

Nos conditions d’accueil et de traitement sont encore insuffisantes. L’espace est trop exigu et nous n’avons toujours pas de moyens financiers pour résoudre une telle situation. Néanmoins, nous répondons, dans la mesure du possible, à toutes les sollicitations. Le lien fraternel qui nous unit grâce à notre langue commune, ainsi qu’un accompagnement accueillant, permettent de rendre ce service plus humain, une dimension essentielle dans les soins prodigués aux plus démunis.

Il est important de croire à un avenir moins douloureux et plein d’espoir, à un avenir bienveillant !